Voyage au coeur de notre profession au Cambodge

Le Cambodge avec Eugénie

La série « Voyage au cœur de notre profession » prend une nouvelle forme aujourd’hui grâce à Eugénie. Elle n’est pas encore en poste à l’étranger mais nous raconte comment et pourquoi elle a postulé dans une école au Cambodge ! Je vous laisse découvrir tout cela.

Eugénie a 30 ans et est professeure des écoles depuis 7 ans en Île de France à Noisy-le-Grand (93). Après des études aux États-Unis pendant 4 ans, elle est revenue en France afin de faire un master d’éducation et devenir prof. Aujourd’hui, elle est mariée et est maman d’un petit garçon de 3 ans et demi.

Quelles ont été ses motivations ?

Eugénie avait déjà vécu à l’étranger pour ses études et ne rêvait que de repartir. Avec son mari, ils étaient, depuis la naissance de leur fils, dans une routine qu’elle ne supportait plus. Le fameux métro, boulot, dodo, bien peu pour elle et son mari ! L’envie de découverte dans son métier, d’être devant un autre public d’élève, de voir d’autres façons de faire et surtout un idéal du métier qui ne lui correspond plus en France ont poussé Eugénie a imaginé vivre ailleurs. Passionnée par son métier, Eugénie regrette les effectifs conséquents et le manque crucial de moyens que l’on nous octroi pour faire correctement notre métier devant les élèves. Passionnée, elle voulait voir ailleurs.

Quelles ont été les démarches ?

Eugénie a postulé à travers le site http://enseigneraletranger.org. Elle savait qu’elle allait devoir postuler directement auprès des écoles car elle ne voulait plus retrouver un lycée français. Elle préférait une école bilingue où l’on enseigne différemment et ces écoles recrutent en direct. Il faut donc faire une demande de disponibilités (et non un détachement). Eugénie a rapidement postulé en Europe, Asie et Amérique. Trois écoles ont répondu rapidement : Miami, Austin et Phnom Penh au Cambodge. Pour Miami, elle a réalisé trois entretiens qui se sont bien passés mais ils ont préféré prendre une personne déjà sur place. En effet, les visa coutent très cher pour les écoles aux USA.

Les entretiens pour Austin et Phnom Pehn se sont déroulés sur Skype à des heures improbables au vu du décalage horaire. Les entretiens ont été entièrement en anglais, il faut donc un bon niveau. Finalement, Eugénie a obtenu une proposition de poste sur les deux écoles. Après en avoir longuement discuté avec son mari, ils se sont décidés pour Phnom Pehn car le feeling a été bon et que l’ambiance de l’école avait l’air chouette. L’enrichissement au niveau culturel que pourrait leur apporter le Cambodge a également fait pencher la balance ! C’est au Cambodge qu’elle ira enseigner. Il a fallu ensuite demander sa disponibilité tandis que le mouvement prenait presque fin. Il fallait faire vite !

Les derniers conseils d'Eugénie

Les sites internet des écoles regorgent d’informations. Ils permettent de voir si leur philosophie vous correspond même si le pays ne vous attire pas forcément.

Pour postuler, il faut vraiment bien préparer sa candidature et ne surtout pas mentir sur son niveau d’anglais car comme vous l’avez vu certains entretiens peuvent se faire en anglais. Il faut également bien préparer deux CV et deux lettres de motivation : en français et en anglais. Une lettre de recommandation d’un directeur ou un compte-rendu d’inspection sera aussi demandé. Le dossier sera complété par un extrait de casier judiciaire ainsi qu’une partie de vos diplômes et selon les écoles par un formulaire trouvable sur leur site.

Le bilan: un an après

L’arrivée au Cambodge n’a pas été celle à laquelle Eugénie s’attendait. Même si elle connaissait l’Asie, elle ne connaissait pas le Cambodge et a été choquée d’arriver dans un pays en voie de développement total. Il n’y a pas d’infrastructures (trottoirs par exemple) et il y a de la corruption visible. La pollution est extrêmement présente, la saleté et le manque de nature. Il n’y a pas de parcs pour se promener, il y a des amas de poubelles, des rues jonchées d’ordures, du plastique dans les étangs. Malgré ça, les Khmers ont été accueillants. Eugénie a fait plein de (belles) découvertes: manger des insectes, la culture bouddhiste, la culture khmère. Elle qualifie le Cambodge comme le pays du sourire. Les Khmers sont adorables, accueillants et souriants. La population est « jeune, très jeune, trop jeune ». Il manque en effet une partie de la population exterminée par le génocide Khmer rouge. Ca se ressent. Ils sont jeunes mais ont envie de réussir et ne veulent pas parler du passé. Malheureusement il y a beaucoup de corruption et de tourisme sexuel.

 
Passons maintenant au côté école avec son arrivée qu’Eugénie qualifie comme « déstabilisée ». Le directeur et l’adjointe qui l’avaient recrutées étaient rentrés en France. Elle était donc face à une autre directrice avec qui malheureusement elle n’aura pas d’atomes crocus. L’école était belle mais désorganisée. Eugénie ne savait, par exemple, pas ce que la personne avant elle avait commandé pour sa classe. Elle s’est alors retrouvée à aller faire des courses au supermarché pour acheter des classeurs, des cahiers avec son argent personnel (qu’elle s’est fait rembourser par la suite). Elle a cependant trouvé une collègue anglophone très sympathique. Il y a eu une vraie coopération avec les enseignants anglophones. C’est malheureusement le seul côté positif qu’Eugénie retiendra de son séjour au Cambodge. Elle a eu en effet énormément de déception. La directrice a été selon elle à la limite de la maltraitante psychologique. Une partie des collègues francophones qui étaient là de longue date, prenait un malin plaisir à maltraiter les nouveaux jusqu’à parler mal d’eux en français devant leur nez. Ils rapportaient des choses par derrière à la direction sans s’être expliqués avant avec la personne. Malheureusement, ils avaient le champ libre et la direction leur laissait carte blanche. Eugénie a même pensé à démissionner en cours d’année tellement l’ambiance était mauvaise. Elle explique cela par le fait que l’école n’était pas agréée AEFE. Et puis il y avait aussi le rythme de 5 jours entiers par semaine qui était très compliqué à tenir en plus des petites choses que l’on te demande en plus de tes heures: des surveillances de cantine (avec 20 minutes pour manger), des remplacements de collègues pendant les heures consacrées à la coordination et aux heures de préparations, des activités extra scolaires, des projets à qui fera le mieux.
 
Malgré tout cela, Eugénie repartirai au Cambodge si elle avait à le refaire. C’est une expérience et elle a découvert un pays et une belle culture. Elle repartirait également pour ses collègues anglophones qui sont devenus des amis. Enfin elle repartirait car elle sait ce qui est à éviter dans le choix d’une école à l’étranger.
 

Si vous voulez suivre les aventures d’Eugénie vous pouvez aller vous inscrire à son profil Instagram!

N’hésitez pas non plus à poser des questions en commentaire de cet article !

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3 réflexions au sujet de “Voyage au coeur de notre profession au Cambodge”

  1. Très intéressant tes démarches et ton souhait pour ton changement de vie .
    Bravo pour ce choix et cette réussite
    Qui te permetront de progresser dans ce beau metier que tu aimes

      Répondre
    • Hello, Moi c’est Isabelle, PE depuis 23 ans j’ai également obtenu Phnom Penh après 6 ans en Australie, je serai en GS, à bientôt Eugénie!

      • Ma classe :: GS
      Répondre
    • Bonjour,
      J’adore ces petits articles merci.
      Pour ma part je suis actuellement en détachement en Egypte en PS, si cela t’intéresse je peux répondre à tes questions. ?

      • Ma classe : - PS
      Répondre

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